Cette décision fait suite à des tensions croissantes entre Giscard d’Estaing et son actionnaire chinois, culminant avec la nomination d’un nouveau président sans la consultation préalable de l’ex-président du groupe.
« Je prends acte de cette nomination, par conséquent, je prends aussi acte de ma révocation de fait. Mon mandat social ayant pris fin de facto, je suis contraint de cesser d’exercer mes fonctions de président du Club Med. » – Henri Giscard d’Estaing
Il a expliqué que cette décision faisait suite à la nomination d’un nouveau président, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, et ce, sans son accord et sans période de transition.
« J’avais indiqué clairement aux dirigeants de Fosun que j’étais volontaire et désireux, si les conditions étaient réunies, d’assurer personnellement le succès de cette transition en accompagnant le futur dirigeant pendant six mois dans mon rôle de président. » – Henri Giscard d’Estaing
Ce changement de direction survient après des désaccords sur la gouvernance et la stratégie du groupe, notamment sur le projet de réintroduction en bourse du Club Med. Henri Giscard d’Estaing avait déjà exprimé son désir de voir le groupe revenir à la Bourse de Paris en 2026. Malgré ses efforts, Fosun a rejeté cette proposition.
« Aujourd’hui, cette cotation est plus nécessaire que jamais. Il faut une gouvernance internationale pour le Club Med, respectueuse de ses valeurs et de son ancrage français. Et ce n’est plus le cas aujourd’hui. » – Henri Giscard d’Estaing
En réaction à l’éviction, Fosun a indiqué dans un communiqué que l’année dernière, le groupe avait lancé un processus de succession en collaboration avec Henri Giscard d’Estaing lui-même.
« Le processus est toujours en cours et la décision relative à la finalisation de ce processus sera communiquée en temps voulu. » – Fosun
Toutefois, la décision de Fosun de nommer un nouveau président sans la participation du principal intéressé a été perçue comme une rupture brutale.
Le départ d’Henri Giscard d’Estaing intervient également après plusieurs années de succès sous sa direction. Sous son mandat, le Club Med a vu sa gamme de resorts se développer à l’international, et le groupe a enregistré des résultats solides, notamment une marge opérationnelle multipliée par quatre en dix ans, malgré la gestion délicate du marché chinois.
« La grande majorité des administrateurs est basée à Shanghaï, a peu d’expérience internationale et ne parle pas anglais. Ils ne connaissent pas ou peu le Club Med dans sa dimension mondiale et ses racines françaises. » – Henri Giscard d’Estaing
Ce constat témoigne de la distance croissante entre la direction française du groupe et son actionnaire principal.
Dans un contexte où Fosun a pris des mesures pour renforcer son contrôle sur la direction du Club Med, cette décision marque un tournant dans l’histoire du groupe. Les tensions internes, notamment autour de la gouvernance et de la stratégie de l’entreprise, ont donc abouti à un changement majeur.
Toutefois, Fosun a réaffirmé son engagement à long terme envers le développement du groupe : « L’identité française de Club Med est au cœur des valeurs du groupe », a-t-il insisté.
Henri Giscard d’Estaing, quant à lui, a conclu : « Je souhaite bon courage à mon successeur et bonne chance. »
Avec son départ, une page se tourne pour le Club Med, et la nomination de son successeur, dont l’identité reste pour l’instant inconnue, pourrait bien marquer un changement significatif dans la stratégie du groupe.